City Park, c’est un très grand parc plus grand que le Central Park de Manhattan. Il est bordé par le Bayou St. John (la rivière pas le quartier) et s’étend jusqu’au lac Ponchartrain. Un grand rectangle vert dont on aura couvert qu’à peine 20%. On a passé la grande porte, traversé la pelouse jusqu’au Chêne Chantant, un arbre très très gros, très très vieux et qui porte des glins glins gigantesques ! Ça fait le même bruit que les glins glins du balcon de ma mère, mais en plus impressionnant quand même.
Ensuite, on a marché le long d’un petit lac où de gigantesques cygnes transportent une famille entière de gros américains nourris à la friture locale. Il y a aussi des vrais animaux comme des hérons, des tortues, des canards et tout ce monde n’est pas farouche.
Ensuite on a longé une petite fête foraine sédentaire fermée (pour Noël ? pour toujours ?) et flanquée d’une forêt de chênes locaux. Encore une fois, faut pas imaginer des chênes à l’européenne qui forment une jolie boule parfois un peu carrée. Ici c’est des arbres qui s’étendent à l’horizontale avec des branches plus larges que la moyenne. Faut visualiser ça : une branche partir très haut, tourner à l’horizontal et voir y naître un autre arbre, aussi développé et branchu qu’un petit platane de ville, avec sa propre touffe de feuille ! Un arbre dans un arbre !
Certaines branches volent à à peine un mètre du sol offrant un grimpage débutant plutôt tentant… À ça tu rajoutes le filtre Bayou : les barbes de vieillards déjà évoquées, une écorce gorgée d’humidité que des mini-fougères rendent aussi feuillues que la canopée et les volutes tortueuses de leurs épaisses branches que quatre saisons ininterrompues de croissance moite et ensoleillée ont dessiné jusqu’au ciel.
On est resté dans ce spectacle bayoutesque certainement apprécié des locaux vu le nombre de tables à pique-nique. On a lu. On a écouté un trio d’asiatiques se prendre en photo à tour de rôle en gueulant des instructions peu amènes au modèle du moment. On a ramassé des barbes de vieillards et des glands pour que Mariane tire des rayons de soleil autour d’un vieux chêne.
Ensuite on est reparti vers l’entrée du parc par la partie ouest. Là se joue une bof bof nowel tradition. On décore les arbres avec des illuminations plutôt cheap. Des sucres d’orge néons se mélangent aux barbes d’un chêne, des chapeaux de Père Noël s’agrippent aux branches d’un cyprès, et au milieu d’une mare tu vois un grillage dégeulasse en forme de monstre du Loch Ness un peu trop festif pour être honnête.
C’était. City Park.!