On a marché jusqu’à l’église Saint Augustine ou nous attendait une petite messe pas piqué des vers !
Les touristes que nous somment sont pas contre une petite église de temps en temps et si c’est musical, tant mieux ! En plus à la Nouvelle-Orléans c’est un peu moins « Oh Happy Day » et un peu plus « Jazzy Hands » !
St. Augustine est très connue pour ça, et on était donc pas tout seuls à venir de loin : dans la nef que des blancs, au delà, que des blacks. Et le staff, bien rodé des inconvenances habituelles, t’annonçait directement les commandements : pas de téléphone, pas de flash, pas de vidéo ! Ah pis y aura deux quêtes ! Tout le monde reste ? Envoyez le padre !
Le curé et trois enfants de choeur ont ensuite pris dix minutes pour remonter l’allée sous un air bien jovial. Il a salué obséquieusement l’auditoire pis s’est lancé direct dans le sermon. Celui-ci portait sur Elizabeth et son incapacité à tomber enceinte. Ah chouette ! Quelque chose qui nous touche tout particulièrement et nous remue régulièrement. La solution du prêtre : l’espoir et la confiance aveugle en Jésus Christ notre seigneur ! Car il a dit au mari d’Elizabeth: « Tu vas avoir un fils si tu remets pas en cause ma parole, tais-toi donc tu vas avoir un fils ! ». Pis machin a fermé sa gueule et ça a pas manqué, papa dans l’année !
Après l’intermède musicale : lecture de « la lettre de Monseigneur ! ». L’archevêché étant sous le coup de plusieurs allégations d’abus sexuels, le Barbarin local avait tenu à s’adresser à ses ouailles. Et le troupeau, tout comme les trois gamins en chasuble, écoutait patiemment, sans trahir aucun ressenti, habitué sans doute à ce nouveau genre de liturgie. Le prêtre a ensuite tenu à rassurer ses paroissiens : ils pouvaient évidemment venir le voir après la messe ! Il écouterait leurs questions, à défaut d’y répondre.
Chanson !
À la fin de la messe, on demande à ceux qui fêtent leur anniversaire cette semaine de se lever. Une humble petite vieille à chapeau (très très vieille genre « Rosa Park est vivante ? ») et qui a reçu avant la messe des bisous et des hugs de toute la congrégation s’est hissée sur ses petits bas gris. Tout le monde l’a applaudie avant de lui chanter un « Happy Birthdaaayyyyyy, Happy Birthday tooooo youuuuu ! ».
Après c’était le tour des anniversaires de mariage, on leur a pas chanté Happy Birthday mais ils ont eu une petite interview du prêtre.
Devant nous, un couple bien mis et que les deux fistons avaient rejoint juste avant le début de la messe fêtaient leur trente-deux ans de mariage. Ils n’ont participé à aucun rituel pendant la messe, et ne devaient donc pas être très catholiques, mais ils étaient contents d’être là.
Leurs fils, eux, avaient l’air d’en chier. Ces deux jeunes rouquins avaient un peu trop profité de NOLA la veille et peiné à s’habiller convenablement pour rejoindre papa-maman à la messe de 10h.
Régulièrement pendant l’office la mère avait tenté de se rassurer en levant un pouce timide au gamin quand il se prenait la tête dans les mains. Il hochait alors sa tête douloureuse puis se redressait en regardant au loin.
On laissera chacun interpréter librement cette parabole.
Chanson !