Voilà de quoi satisfaire une dernière fois tous ses fans et me permettre un petit article de ronchon, gniackgniackgniack…
J’ai encore eu une chouette expérience « communication » hier. C’était chez mon traiteur favoris « HottoMotto », sorte de fast food exclusivement à emporter qui sert tout ce qui se fait de bon au Japon.
Alors fier de ma prononciation en matière de bouffe, je lui commande un Katsu-Don, un bol de riz sur lequel dorment des tranches de roti de porcs panées, des Cutlets et en japonenglais des Katsu.
Et là, la petite serveuse me sort une phrase de dix plombes où s’entendait le chiffre 6, même si sa main formait le signe 7. Donc croyant bien devoir attendre 6 ou 7 minutes je répète : Ryoku pun ?
Alors là j’ai droit au regard apeuré de la Japonaise face à un grand dilemme linguistique, c’est comparable au visage qu’a dû faire l’Empereur quand on lui a demandé de renoncer à sa divinité. Elle a bien sûr tenté de me sortir une autre phrase encore plus longe, plutôt que de me répéter lentement ce que je n’avais visiblement pas compris, puis est partie en panique chercher sa supérieure… (enfin la vieille à la friteuse) après que votre serviteur, les yeux suppliants, ai renoncé dans un terrifiant « a bit of english ? »
Je me demande bien comment Mammie peut mieux parler qu’une gamine sortant du lycée (où on enseigne bien l’Anglais hein, j’ai vérifié), puis je l’ai écouté articuler méticuleusement un autre truc toujours en Japonais. A ce moment j’ai bien cru que le Kastu-Don devait être indisponible, subitement interdit par le gouvernement, ou alors ça voulait aussi dire chaussure, ou mort-aux-vaches.
J’ai dû montrer un geste d’impatience aussitôt regretté, puis la vieille et la petite sont reparties derrière à la recherche du salut. Il est venu dans la personne d’un grand boutonneux en uniforme de vendeur de friture. Alors lui parlait anglais mais tout bas pour pas que les clients l’entende, et surtout pas moi. Après lui avoirfait répété j’ai pu comprendre « seven minutes »
Et là sans la pleutrerie renommée de votre serviteur je crois qu’il aurait payé pour les deux autres. Je veux dire c’est même pas de pas parler anglais, c’est de rameuter tout son monde alors que de toute façon je m’attendais bien à attendre environ 5 minutes ! C’est HottoMotto !
C’est pas la première fois, je me souviens d’un Cold Stone avec Marie. C’est une chaîne de glaciers américains où l’on met dans votre glace des snickers écrasés, des M&M’s pillés, des bananes, bref tout ce qu’on veut. Celle-là se trouve bien en vue à la sortie de la gare de Shinjuku, autant dire que des Ricains, ils doivent en voir défiler.
Bref, après avoir bien énuméré tous mes ingrédients, précisé la taille de ma glace, dans une coupelle, pas un cornet etc… Elle me pose une dernière question fatidique. Impossible de comprendre. Elle me répéte la même phrase cinq fois, au cas ou entre temps j’ai passé mon brevet de Japonais, puis elle disparaît. Les gens s’accumulent dans la queue, moi j’ai l’air con, je suis mal à l’aise, une autre gamine arrive, pas plus dégourdie, puis sort enfin le Joker, la petite dernière qu’on doit enfermer au fond mais qui parle anglais. En fait, j’avais demandé coulis de caramel et Kit-Kat, mais est-ce que je voulais plus de Kit-Kat, ou plus de Caramel ? (je crois j’ai dû faire la face de l’Empereur moi aussi)
J’ai souvent mis ça sur l’incapacité des Japonais à oublier la règle, à s’assurer que le client a bien ce qu’il veut. Mais après renseignements pris auprès de plusieurs personnes ayant enseigné à des Japonais. Les jeunes Japonais sont juste très cons. Aussi con que des jeunes américain peut-être plus.
Donc plutôt que de laisser courir, d’omettre volontairement une information qui n’est pas vraiment vitale aux pauvre Gaijin qui tout d’un coup à l’air très con, ils insistent, se perdent, se confondent car leur scolarité leur a interdit toute singularité, toute initiative, depuis la maternelle on les a entraîné à faire tous la même chose à jouer tous aux même jeux sans égard pour leur personnalité… Pas s’étonner qu’après durant leurs premiers emplois, ils fassent chier Bibi !
M’enfin c’est quand même des moments rigolos qui vous posent en grand terrificateur du quartier. Je sais bien que pour mon prochain Katsu-Don, la petite va trembler en me voyant rentrer, ou qui sait, peut-être me laissera-t-elle dans l’inconnu, dans le flou total et me regardera attendre deux minutes de plus en riant de son mefait !
Bien fait !