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On fait calmement le deuil de la première moitié du voyage. C’était la partie, on s’en rend compte maintenant, la plus authentique, la moins mercantile (touristique).

Dans le bus qui nous menait à Arequipa, on devait compter deux

Péruviens. Tout le reste, des touristes, dont une grosse partie de Français.

Les français on les reconnaît évidemment à la langue mais aussi à leur insistance à ne pas prononcer un mot de la langue de leurs hôtes et ce même s’ils la comprennent un peu.

— ¿Café o te?

— Ah oui. Un café s’il vous plait.

— ¿Con azucar?

— Non pas de sucre.

Le Français est aussi, partout où il se trouve, victime des pires injustices. Comme ce matin lorsque l’hôtesse du bus a insisté pour récupérer le coussin prêté par la compagnie alors que le petit affirmait l’avoir perdu. Elle exagère avec sa literie, elle s’est même pas excusé ! Comme si c’était son boulot de se méfier des gens qui gardent les coussins !

Bref on s’y attendait, à Arequipa, pour le peu qu’on en a vu, on croise un touriste tous les 6 mètres, un français tous les 10 et une agence de touring/trekking tous les 15.

C’est le jeu.

Allez pendant qu’ils perdaient le coussin on a quand même pu ouvrir la bouche devant ça :

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Faut se mettre à l’étage tout devant. Grande classe.

Ouf

On a trouvé une librairie internationale. Même si elle n’importe que l’essentiel…

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On l’a remarqué, j’honore ici mon nom en évoquant régulièrement des moments « autocar ». C’est qu’ici leur système de transport bricolé/ branquignole apporte finalement un service assez exceptionnel.

Parlons par exemple de ce qu’ils appellent ici les collectivos ou Combi ou encore microbus déjà évoqués et vus au sortir de l’aéroport de Lima. Depuis on s’est rendu compte qu’ils tissaient la toile des transports du Pérou et certainement d’autres pays d’Amérique latine.

Pour les grandes distances il y a évidemment les gros cars mais pour le reste c’est les collectivos. C’est un peu les métro/autobus/rer/ter du Pérou.

Ça va de la simple voiture quatre portes au van au minibus au vrai bus mais c’est plus souvent des minibus d’une vingtaine de sièges. Ils se hèlent comme un Taxi et lorsque personne ne fait signe, un petit bonhomme harangue les passants à travers la portière ouverte en criant la destination de la ligne. La ligne, le trajet, c’est la seule règle.

Sinon ils te prennent n’importe où et te déposent n’importe quand. Et, fait rageant, ils font ça avec absolument tout le monde…

Tous les kilomètres environ le préposé aux voyageurs, ce petit bonhomme, souvent enfant, qui rabat le client, ouvre et ferme la porte, reçoit l’argent, bref le busboy (drôle, rires) descend pour poinçonner une fiche cartonnée dans une petite machine collée au fond d’une fenêtre ou d’un magasin.

Dans le véhicule c’est évidement très rudimentaire, bien fatigué, ça pue l’essence ou le frein chaud en fonction du chemin emprunté et les amortisseurs ne sont pas vraiment adaptés aux terrains. Mais il y a de belles housses de siège à motifs Disney, enfin ce qu’ils on trouvé au moment de changer. On a vu un chien porter un manteau avec le même motif que les sièges du combo de la veille…

Il en coûte généralement 1 ou 2 sols voire moins que tu donneras au petit bonhomme vers la fin de ton voyage après lui avoir indiquer où il doit t’arrêter.

On a donc un service de transport adapté à des pays où le nombre de foyers possédant une voiture est naturellement minoritaire. Et comme j’en ai déjà parlé le fait de t’arrêter où tu veux le long du chemin s’applique aussi aux longues distances…

Un vrai service public, pas très propre, pas très sécuritaire, pas très ponctuel, pas très joli non plus, mais très efficace dans ce qu’on lui demande : « emmène-moi là ».

Petite galerie :

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Un ville ou stagnent tous les touristes en attendant leur trek ou leur départ pour Cusco. Des café français, allemands, italiens, des pizzerias qui prennent Visa, MasterCard, Dinners’s Club…

Une place d’arme grouillantes d’agences de voyages et entourée de deux étages d’arcades sur lesquels squattent les restos les plus touristiques de la ville avec concert « Beatles à la flûtes de pan » au menu.

Menant à la place, une rue piétonne genre sud de la France avec magasins de chocolats et food court KFC-BurgerKing-Starbucks.

Un peu à l’écart du centre, des points de vue qui surplombent d’abord une terrasse de stands souvenirs et ensuite seulement des toits et des volcans.

Et un couvent, le top du mot clé « Pérou » sur Pinterest qui, il faut le dire, est somme toute très joli avec ses myriades de petites cellules colorées (2 couleurs, rouge ou bleu) où l’on trouve toujours un français pour blaguer sur la ressemblance d’une Pietà avec sa belle-mère.

Arequipa, tu n’as ni chiens errants ni mineurs pour cirer mes pompes bref tu pues le faux à plein nez.

On te quitte pour Puno !