Ca va la crise, ça se passe bien ? Moi tant que mon livret est à 4%…

Bref, le Japon aussi est en grave crise !

C’est compliqué à cerner, mais un pays qui depuis la fin de la guerre n’a jamais été dirigé que par le même parti (imaginez l’UDR toujours en place) va forcément subir la « crise » d’une façon différente qu’un peuple qui, face au mécontentement, n’a qu’à changer de camp. Les japonais, eux, ils changent pas de camp ! Et surtout, il y a tellement une volonté d’immobilisme, de tout conserver intact tel que c’était il y a 100 voir 200 ans, que ça se reflète sur leur politique.

Je cite un exemple comme on m’a appris en 3e. Les historiens portugais viennent exprès jusqu’au Japon pour déguster les plats que les Portos ont importés sur l’ile au 16e siècle. Parce que pensez bien que leurs boulettes de morue ancestrales, ça fait longtemps que les cousins de Lio les ont oublié, et ben pas ici. Ici, ils cuisinent le plat au poil près (héhé) comme la recette originale, et ce 300 ans après !

Pas de lunettes, mais pas d'yeux.

Alors quand ont leur dit que la seule solution c’est le changement, à la place du « Ben c’est bien vrai, prenez dont l’élysée Monsieur Changement » français, le Japonais se gratte la tête « puripuri », puis revient voir son bon vieux LDP.

Alors quand Fukuda, il y a un mois, moins d’un an après avoir pris le poste de Premier Ministre, (parce que son prédécesseur avait pas pu rester plus d’un an) en disant, bon c’est la crise vaut mieux que je me tire. Personne ne pense à changer d’air, à trouver un nouveau parti, un nouveau souffle. Non, ici on change juste de premier ministre. Alors le LDP a élu son nouveau président qui defacto devient le Premier Ministre, et se retrouve donc avec Taro Aso, bonne tête de vieux tombeur Japono, un charme un peu rigolo, une espèce de Koizumi au cheveux court, qui pour les Japonais représente un changement, de coupe de cheveux, de sourire ; et puis il a pas de lunettes, ça change.

Et donc Taro va bientôt annoncer son coup de Poker ! (oh ça va, une fois comme ça).

Pour répondre à ce besoin de changement sans non plus trop changer, Aso propose : la dissolution de la chambre ! Oh le ouf ! Les élections devaient se tenir l’année prochaine, mais 6 mois de plus et le LDP pourrait perdre beaucoup trop de sièges. Il resterait évidemment majoritaire mais pour passer toutes les lois qu’ils voudraient, surtout celles visant à renforcer l’indépendance militaire Japonaise, ce serait bien chaud.

Les rumeurs donnaient une dissolution mi-octobre pour une éléction début novembre, mais voilà que le crach crack croucrou vient tout changer ! Il semble risqué à Aso (et tous les vieux singes qui lui soufflent à l’oreil) de subir la crise sans aucun député à la chambre (ben oui ils seraient tous dissous au blender les gars…) pour passer des lois urgentes. 

Repoussé jusqu’à quand, on ne sait pas ? Mais Aso devrait profiter du retard pour imposer son charisme de pub de whiskey et gagner la confiance de ce peuple qui a bien trop peur pour la lui refuser. Certain commencent pourtant, sans avouer soutenir l’opposition, grand dieu non, que la prise de pouvoir par un autre partie que le LDP serait une expérience intéressante. Histoire de voir si autre chose, à défaut de mieux marcher, ne peut pas simplement marcher… aussi. D’ailleurs notons que l’opposition a déjà une majorité à la Chambre des conseillers (leur sénat quoi), mais leur sénat sert pas à grand chose… Il faudrait expliquer pourquoi la constitution post-guerre japonaise ne laisse de pouvoir qu’à la seule Chambre des représentants (assemblée nationale élue par le peuple. J’y viendrai sûrement dans un autre article. Pourquoi tu nous bassines avec la politique japono ?

Parce que suis un grand débile, et j’avoue que la perspective d’une élection anticipée (évoquée avant mon arrivée) m’excite beaucoup. J’aimerait pas qu’il l’a repousse à l’après CheriBibi (après C.B.) parce qu’ici une éléction c’est drôlement rigolo, et je manquerai pas de documenter si je la vit. 

Je finis avec quelques mots sur le véritable Premier Ministre japono, le Koizumi, lui il a de la gueule à défaut d’être juste un autre Premier Ministre, puis il est resté plus ans, c’est juste trois fois plus longtemps que tous ses succèsseurs réunis. D’ailleurs tout récemment, il vient de se retirer de la vie politique en présentant son deuxième fils (le premier bosse à la télé…) qui, aux prochaines élections, se présentera en lieu et place de son papa dans la circonscription familiale… [audio:puripuri.mp3]

Oh mon Japon je t’aime ! Mouah !