USA / Comme à la maison

C’est pas la première fois que je m’installe dans un nouvel environnement mais à chaque fois, les premiers jours, reviennent quelques sentiments similaires. Ça oscille entre excitation et frustration.

Excitation de la découverte et… frustration des découvertes.

Je voulais écrire cet article maintenant car pendant tous mes voyages précédents j’ai laissé mourrir cette inspiration un peu sombre qui débute à peu près tous mes débarquements et disparait dès l’heureuse et fatale acclimatation. Et quelque part, en cachant la grisaille qui accompagne le début des belles aventures, j’ai menti un petit peu.

Alors notons que l’Ouest américain, le Pacific Northwest comme ils l’appellent ici, pour pas confondre avec… l’Ouest américain, c’est pas non plus l’antipode de l’Est américain. Les panneaux routiers sont les mêmes, les voitures sont les mêmes. Les cuisinières sont les mêmes. Les bus sont les mêmes, jusqu’à la corde jaune pour demander l’arrêt. Le loquet pour fermer la porte des chiottes est souvent le même, quoi qu’on en a pourtant découvert un nouveau, encore ! après quelques cacas stressés dans notre nouvelle salle de bains. Les car2go sont les mêmes, les Bixy quasiment aussi. Bref, pour trouver nos marques, on est pas mal.

L’environnement extérieur c’est donc la même chose à quelque différences près qui rendent chaque excursion un peu plus intéressante que la précédente. Dehors est donc toujours excitant mais on est venu assez préparés pour pas avoir à dormir dans la rue.

Donc la vraie différence c’est quand tu rentres à la maison, là où se trouve ta bouffe et ton lit.

On vit dans un cabinet de curiosité figé dans les sixties. Notre hôte/colocataire a notre âge mais un gout prononcé pour le beau rétro, genre Psychose du vivant de maman.

Faut penser : fais ta cuisine dans des poêles en fonte, mange sur un bout de table d’acajou encombré de merdes en regardant des tranches d’Harlequin des années 50. Pis remets ta tasse « Anniversaire de la Reine Mère » sur son support quand t’as fini.

C’est joli et bien agencé, ça fait de belles photos Instagram mais pour le « home sweet home » c’est assez moyen, enfin ça va prendre un peu plus de temps pour s’amouracher de l’endroit, pour se plaire chez soi.

Et lorsque tu séjournes plusieurs mois quelque part c’est primordial !

C’est comme garder un chat con. Pour une semaine, tu fais avec, tu le supportes. Mais pour 3 mois ça suffit pas, tu peux pas te contenter de le supporter le chat, va falloir s’en inquiéter, être content de le retrouver, l’aimer quoi !

Mais rassurons-nous, l’amour arrive déjà, pour la maison et pour le chat. Oui il y a un chat qui, pour ajouter un peu d’impersonnel au bordel vintage, n’a pas de nom.

Je l’appelle Anthony Perkins.

< Ben merde je suis aux USA. Portland tu sens le pin. >
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