Elle a perdu, il a gagné.
Difficile à avaler. Personne ne s’y attendait même pas Trump et ce malgré les retournements théâtraux de la dernière semaine. Même si en allant chercher mon Café « Pumkin Spice blend » hier matin au Seven Eleven, le « Vote for Clinton » plaintif et fort accentué du gars derrière la caisse était pas rassurant.
Cette élection fait réfléchir sur nos démocraties qui à l’instar des dictatures ne garantissent pas la raison au pouvoir.
On peut hériter d’un débile et on peut aussi l’élire. La question est : comment en arrive-t-on à tolérer, souhaiter, puis choisir un incapable ?
On se congratule, on se félicite du juste état de notre régime qui ne doit sa gloire qu’à ce que l’on lui prête : la volonté du peuple.
Et mon cul ?
La seule question laissée au peuple en démocratie est le nom de ses législateurs/dirigeants et ce depuis des siècles. Si on regarde l’évolution de nos chères démocraties depuis leur introduction au 18ème siècle on ne note qu’une variable, c’est la largeur du suffrage : qui peut voter et donc élire. Les derniers membres admis étant je vous le rappelle les femmes et pour les plus chanceux, les moins de 21 ans. On parle d’ajouter les étrangers résidents, oh mon dieu mais quel progrès !
Voilà la progression démocratique depuis son introduction moderne.
Mais le spectre des responsabilités du peuple n’a pas bougé. Le peuple élit mais ne décide pas. Il ne vote pas les lois, il ne vote pas le budget, il ne vote pas l’impôt, il ne vote pas la guerre, il ne prend même pas part au débat, et ce toujours sous le même prétexte servi depuis l’ancien régime : Il n’en est pas capable.
Oui le résultat d’hier soir pourrait servir ce vieil argument. Mais le problème de nos démocraties qui ne laissent au peuple que le choix de ses dirigeants, c’est que ça le dédouane complètement, le peuple, des actions dudit dirigeant.
— On pouvait pas savoir qu’il ferait de la merde !
Et donc quand Trump fera ce qu’il fera, et honnêtement, personne peut savoir, arrêtons d’essayer d’apporter notre logique dans le débat, il n’y pas de logique face à un évènement si nouveau, bref quand il le fera, ses électeurs n’auront plus qu’à le critiquer et s’en dissocier comme ils le feront sûrement (on l’espère).
Et voilà, on est prêt pour à nouveau élire un con dans 8 ou 12 ans, parce que bon c’était pas de notre faute les merdes de l’autre.
Si le peuple votait lui-même une seule des mesures débiles de machin, il en aurait la seule responsabilité, et ne revoterai pas la même connerie les années suivantes. C’est comme ça qu’on forge un individu et une nation, en lui permettant de faire des erreurs, et en lui en laissant porter la responsabilité.
Ça se discute, la mise en place et la légitimité d’une telle attente, mais et là je colle un « bordel de merde » on en parle même pas.
Et pourtant est-ce normal que dans notre démocratie infaillible, l’électeur n’ait d’autres alternatives que d’aller brailler dans la rue quand une loi est votée à l’insu de sa majorité souveraine ? (Quand il vote pas pour un extreme)
Et j’insiste sur le mot souverain qu’on nous pose sur la tête comme une couronne tous les 5 ans. (Galette des Rois Astérix Leader Price, 1€).
Évidemment qu’il est lassé, « l’électeur » devant la question superflue de la gueule de celui qui décidera de tout pour lui, surtout devant la déception mille fois éprouvés à la découverte de ses motivations premières, tellement éloignées de l’intérêt de la circonscription qui l’a élue, celle où il a dû louer un petit studio à l’arrache pour obtenir sa candidature.
Et donc à la question l’autre con ou l’autre con ? Qui est le moins pire ? Vous avez 8 mois !
Ben tsè quoi je vais rester chez moi, je jouerai peut-être dans 4/5 ans. Ou alors non, je vais voter pour le pire, pour bien te la foutre dans le cul ta couronne !
Et si Donald/Marine passe ben peut-être bien qu’on remettra en question notre chère et parfaite démocratie ou plutôt le régime qui porte son nom ? Mais avions-nous besoin d’en arriver là pour réfléchir ? Est-ce qu’on avait besoin de vivre l’accident grave pour mettre notre ceinture ? En tout cas, on l’a eu l’accident. Et on attend les secours.
Car dans cette indolence politique progressent évidement ceux, qui, il faut bien le dire, s’en tamponnent un peu des valeurs démocratiques ou alors n’y ont jamais entendu que le « je fais ce que veux » cher à l’individualisme ricain.
Il y a pas de solution facile pour donner au peuple une vraie démocratie et ainsi continuer l’expérience sociale dont on a figé la progression quelques décennies après son introduction mais il peut y avoir des discutions, des expériences, des études et surtout une très saine remise en cause.
En attendant, ben merde !