Il y a quelques 7 milliers d’années un volcan a erupté un peu trop fort au point de s’effondrer sur lui même. Un soufflé raté qui laisse un énorme cratère rempli d’eau et que nous sommes donc venu observer ici à Crater Lake avec une visibilité des plus merdiques digne de ladite éruption.

Ça va donc être 2 nuits passées entre l’hôtel et Beckie’s Café que seules une route —et quelques lignes jaunes— séparent.

On est bien, on se plaint pas, surtout que pour une fois il y a deux autres visages autour de la table, une amie de Mariane et sa petite Sofia, 9 mois.

Parce-que mis à part l’exotisme du lieu (que l’on apprécie énormément), l’aventure Portlandaise se résume la semaine à une routine assez peu excitante (même si l’on sort beaucoup plus qu’à Montréal) et une autarcie imposée par cette expatriation au carré.

Toute expatriation s’accompagne de la solitude des premiers mois qui ne finit qu’après la construction laborieuse d’un cercle social. Et tant que tu n’as pas connu l’expatriation, peu importe la distance de séparation, tu n’a pas construit un cercle social. Rencontre après rencontre, déception après déception (en fait sont pas si cools ceux-là), excursion après excursion tu finis par t’entourer de personnes avec qui tu te sens bien.

On a cela à Montréal et ça nous manque énormément !

Parce que quand tu restes que deux mois quelque part t’es baisé, imagines pas t’entourer en si peu de temps ! Comme on dirait au Québec, t’es pogné avec ta blonde !

Seuls au monde donc.

Et même si tous les couples sont différents j’en connaîs peu qui se targuent de pouvoir passer 24h de leur temps en tête à tête et s’é-cla-ter. Le Lagon Bleu très peu pour nous !

Tu rajoutes à ça un niveau de « connectabilité internet » jamais vu depuis 2001 : À la maison on chope depuis le fenêtre de la cuisine le wifi de la voisine ; dehors le téléphone chope rarement plus de 1 barre de Edge dans cette ville de weirdos « moi-j’ai-un-Nokia-na-na-na ».

Pour moi l’internet est revenu à celui de ma jeunesse : du texte !

Donc ? Sa femme, ses livres et son chat !

Alors évidemment pour quand même faire quelque trucs sans l’autre (à défaut d’avec quelqu’un d’autre) on s’inscrit à des activités extra-conjugales.

Moi j’ai pris le piano parce que chanter l’hymne à la joie note par note pendant que je me plante de touche sur mon Bontempi ça m’éclate bien ! Surtout si je peux le faire avec 10 témoins bien plus expérimentés que moi.

Le premier jour on s’est bien évidemment tous présentés à l’américaine, chacun tachant de pitcher sa soudaine passion pour le piano comme devant un producteur de cinéma.

Vas-y que je viens d’une famille de musiciens ! Que je suis un poète en quête de musicalité ou qu’il est juste temps que j’écrive mes propres chanson, go get’em girl !

Je crois qu’en France on se contenterait de donner nom, prénom, profession, les motivations personnelles étant reléguées à de simples épanchements inintéressants. Y a peut-être même qu’en France qu’on dénigre systématiquement les confessions fabriquées ou sincères : 36-15 ta vie !

Je pense qu’il faut un juste milieu et c’était pas ça mercredi soir au Portland Community College.

Bref Jessie veut écrire ses propres chansons, Marcy culpabilise de s’être jamais intéressé à la passion de son défunt père et moi j’ai juste besoin de sortir de la maison non chauffée, non connectée de Vancouver Avenue, et ce, sans ma blonde.

do – do – ré ? – mi – mi – ré – rééééééééé!!!!!!!

Ça s'est dégagé peu après la rédaction de cet article...

Ça s’est dégagé peu après la rédaction de cet article…

 

À première vue ça parait un peu too much.

C’est une épicerie grano certes, où les patronnes/vendeuses prennent le temps de rentrer le code et le poids de chaque article dans la vielle caisse enregistreuse qui débite son petit rouleau de papier ligne par ligne. Faut pas être pressé mais on est jamais trop nombreux dans le machin.

Et entre deux clients, quand le disque est terminé, on se tourne vers la platine, on soulève le bras articulé, on décolle le vinyle du plateau, on le remet dans sa pochette, on en prend un autre dans la pile, on le positionne tranquillement jusqu’à ce que la petite tige trouve son trou, on dépose délicatement le diamant sur la première piste et on rabaisse le Plexiglas fumé.

— Hello ! Do you need a bag ?

C’est pas anodin, c’est pas juste par ce que le grin du vieux 45 tours sonne mieux au-dessus du frigo à tofu. C’est un état d’esprit d’ici qui ne valorise pas simplement la musique ou la simplicité (y a une carotte géante sur le toit de la boutique), non, qui valorise le temps.

On a le temps de rentrer les articles à la main, on a le temps de changer de disque entre deux clients. On a le temps dans l’épicerie mange-disque mais au dehors aussi.

On a le temps de laisser passer les cyclistes et les piétons par exemple.

Ce qui m’a choqué en arrivant à Montréal c’est le geste de l’automobiliste notifiant au piéton qu’il le laisse passer. Et « laisse » est important.

C’est comme deux petites gifles données à une souris imaginaire. Pif-paf-grouille.

Une gestuelle claire qui signifie : Maintenant que j’ai arrêté ma bagnole en accordance avec le code de la route, t’as interêt à te magner !

Et ça reste tellement mieux qu’en France où t’es obligé de te jeter sur son pare-brise pour qu’il active le frein.

À Portland, tu t’approches tranquillement d’une 4 voies en sifflotant et t’as 4 bagnoles qui s’arrêtent des deux côtés. T’es Dark Vador!

Et personne s’attend à ce que tu cours jusqu’à l’autre côté.

Attention, c’est pas lié au code de la route de l’endroit, dans tous mes exemples les piétons ont la priorité. Même si on voit ici des cyclistes qui après s’être arrêtés au stop repédalent prestement sous l’insistance d’un automobiliste « trop » gentil.

Quoi qu’il arrive ça se voit dans les yeux et les gestes de beaucoup de gens d’ici, ils ont le temps. Ceux qui attendent l’autre le font le plus naturellement possible, comme on attend l’automne ou la fin de la journée, sans blâmer un être, ou des décisions.

Je ne sais pas ce qui les amène à accueillir l’attente si paisiblement mais c’est tentant d’essayer de les rejoindre.

Alors que tout le monde imagine Clinton souffrir d’une pneumonie version XIXème siècle et découvre que Trump est tellement faux riche qu’il fait ses donations avec l’argent des autres, Portland sent le pin.

Ce qui frappe le plus vite quand on change d’environnement ce sont les odeurs et les couleurs.

Pour l’odeur c’est le pin ! L’effluve sec du sud de la France ! Oui il y a des pins ! Malgré les pluies fréquentes…

Pour les couleurs c’est le vert, des centaines de nuances de vert, parce que même en ville il y a une variété d’arbres assez invraisemblable. Toutes les maisons ont devant leur porte au moins 4 ou 5 plantes/arbres différents. Et à chaque nouvelle maison : pah ! Un arbre que tu connais pas !

À Montréal, toutes les maisons ont devant leur porte un érable ! Tu tournes la têtes pah ! Un érable ! Tu vas au parc, tu te poses où ? Sous un érable ! C’est un peu le platane en France quoi. Et bien Portland n’a pas son arbre urbain. Juste 4000 ! Dont des marronniers !

Oui, on voit aussi des marrons, tout ronds, tout brillants, tombés à terre comme sur les trottoirs de mon enfance.

Ça paraît con mais des automnes en France, je n’en ai pas vu depuis 6 ans, et des marrons non plus, alors en tenir un dans la main, dans cette odeur de pin et cet atmosphère sec, humainement sec, ça stimule pas mal de choses.

On est à la fois plus loin de la France en kilomètre (3700 de plus que Montréal, nous amenant à un total de 8600), mais tellement plus près en pourcentage d’humidité.

Notre cher Québec, lui, oscille l’été entre 70% et 100% d’humidité.

C’est un peu dur à décrire pour un non initié ce que ça donne 80% d’humidité alors faites ce test chez-vous.

  1. Trempez votre t-shirt dans une bassine d’eau tiède.
  2. Essorez à la main et laissez sécher mais pas complètement hein, juste qu’il goutte pas sur le carrelage.
  3. Enfillez-le direct.
  4. Restez dans votre salle de bain en laissant couler l’eau et vivez votre journée.
  5. Bienvenue au Quebec ! (et dans l’est américain en général)

Lyon ou Portland dépassent rarement les 50% d’humidité en dehors des averses. Ce qui fait qu’on est mouillé quand il pleut mais sec quand il fait beau ! Sensation naturelle donc (surnaturelle pour nous).

Alors ajoutez à ça une odeur de pin et un marron dans la main et chaque sortie de la maison vous file une gaule naturelle ! So many trees morning glory. Weeeeeeeeeellll!

Et comme pour l’humidité à 80%, c’est difficile de réaliser cette histoire d’arbres là. Je joins donc une galerie de photos pas des plus palpitantes mais qui à l’avantage d’illustrer mon propos.

C’est pas la première fois que je m’installe dans un nouvel environnement mais à chaque fois, les premiers jours, reviennent quelques sentiments similaires. Ça oscille entre excitation et frustration.

Excitation de la découverte et… frustration des découvertes.

Je voulais écrire cet article maintenant car pendant tous mes voyages précédents j’ai laissé mourrir cette inspiration un peu sombre qui débute à peu près tous mes débarquements et disparait dès l’heureuse et fatale acclimatation. Et quelque part, en cachant la grisaille qui accompagne le début des belles aventures, j’ai menti un petit peu.

Alors notons que l’Ouest américain, le Pacific Northwest comme ils l’appellent ici, pour pas confondre avec… l’Ouest américain, c’est pas non plus l’antipode de l’Est américain. Les panneaux routiers sont les mêmes, les voitures sont les mêmes. Les cuisinières sont les mêmes. Les bus sont les mêmes, jusqu’à la corde jaune pour demander l’arrêt. Le loquet pour fermer la porte des chiottes est souvent le même, quoi qu’on en a pourtant découvert un nouveau, encore ! après quelques cacas stressés dans notre nouvelle salle de bains. Les car2go sont les mêmes, les Bixy quasiment aussi. Bref, pour trouver nos marques, on est pas mal.

L’environnement extérieur c’est donc la même chose à quelque différences près qui rendent chaque excursion un peu plus intéressante que la précédente. Dehors est donc toujours excitant mais on est venu assez préparés pour pas avoir à dormir dans la rue.

Donc la vraie différence c’est quand tu rentres à la maison, là où se trouve ta bouffe et ton lit.

On vit dans un cabinet de curiosité figé dans les sixties. Notre hôte/colocataire a notre âge mais un gout prononcé pour le beau rétro, genre Psychose du vivant de maman.

Faut penser : fais ta cuisine dans des poêles en fonte, mange sur un bout de table d’acajou encombré de merdes en regardant des tranches d’Harlequin des années 50. Pis remets ta tasse « Anniversaire de la Reine Mère » sur son support quand t’as fini.

C’est joli et bien agencé, ça fait de belles photos Instagram mais pour le « home sweet home » c’est assez moyen, enfin ça va prendre un peu plus de temps pour s’amouracher de l’endroit, pour se plaire chez soi.

Et lorsque tu séjournes plusieurs mois quelque part c’est primordial !

C’est comme garder un chat con. Pour une semaine, tu fais avec, tu le supportes. Mais pour 3 mois ça suffit pas, tu peux pas te contenter de le supporter le chat, va falloir s’en inquiéter, être content de le retrouver, l’aimer quoi !

Mais rassurons-nous, l’amour arrive déjà, pour la maison et pour le chat. Oui il y a un chat qui, pour ajouter un peu d’impersonnel au bordel vintage, n’a pas de nom.

Je l’appelle Anthony Perkins.

Ben merde, je suis aux U.S.A (selon l’Inflight Map).

3 mois chez l’oncle Sam Donald.

On en passera deux à Portland, et le dernier en balade dans le sud-ouest américain.

Pourquoi Portland ? Parce que cette ville a marqué ma vie comme aucun lieu non visité et que ce nom prononcé depuis lors ne pouvait pas rester qu’une idée. Il y a un réel que je dois connaître, et par le hasard des choses, ce réel nous a invité. Bonjour !

On arrive en plein élection, élection qui on le sait déjà restera gravée dans le faux marbre de Washington. L’autre débile a peu de chances certes, mais Democracy Number One n’en sortira pas indemne, et comme son sillage fait pas mal de remous, le reste du monde non plus. On a donc pris nos billets pour cette production avant-gardiste américaine afin de spoiler les spectateurs des futurs remakes européens : À la fin le méchant est battu par lui-même… drôle de twist… Le gentil ? Pas vu.

Le dernier mois ? On sait pas trop, parcs à déserts et parcs à thèmes ? Sûrement pas mal de route et de couchées de soleil, des campings, des motels, des villages Trump et des villes Clinton, des surprises et des clichés.

On veut connaître notre Amérique à nous, celle qu’on aime, qu’on la juge et qu’on la quitte.

Le soleil se couche au dessus des rocheuses, et seule une française téméraire a osé foutre son foulard sur sa tête pour se protéger de la clim. Elle retourne dans son Portland… l’aventure commence dans moins de deux heures.

Oui car en 2016 il y a le wifi dans l’avion et des murs dans la têtes des cons…

Qu’est-ce qui leur dicte de ne pas « perdre » ces 200 000 000 € dans les impôts qui financent les services publics des pays où ils s’enrichissent ? Qu’est-ce qui les encourage à les garder ? D’ailleurs les garder pour quoi faire ? S’ils doivent cacher 200 000 000 € c’est qu’ils en ont déjà vraiment plus…. Alors pourquoi ?  Pour acheter une nouvelle maison qu’on fermera à l’année longue ou un deuxième jet privé ?

Non ! vont-ils nous répondre, c’est pour réinvestir ! Réinvestir dans un nouveau projet pas forcément passionnant mais lucratif, ou simplement dans un CDO « spécial » qui détruira le marché dans quelques années ou encore le produit financier « Jacques Lang » : une « œuvre » d’art contemporain montée rapido par ce galeriste recommandé par leur banquier offshore. Et l’année prochaine il faudra cacher encore plus de nouveaux millions amassés…

Alors on s’arrête quand ?

A quel moment on arrête d’amasser ? L’image de l’écureuil entassant bêtement des noisettes qu’une vie entière ne suffira pas à manger ne marche plus, les noisettes dématérialisées ne sont même plus limitées par la largeur du tronc d’arbre !

On l’a tous vu le gif du mec avec des tas de cookies qui vole celui du gars qui n’en a qu’un en montrant du doigt l’autre pauvre qui n’en a pas. On l’a vu, on a ri, on a appelé son collègue et, dépité, on a tous lancé : « Mais c’est exactement ça ! »

Et alors, on s’arrête quand ?

On les a vus les magnats de la finance à qui des états confient leur retraite recevoir tout fiers leur premier relevé mensuel imprimé par les vieux IBM de Madoff. Puis les petits banquiers, encouragés par leur gros magnats, inciter des petits acheteurs à signer ces prêts minables qui foutraient tout le monde à la rue six mois plus tard. Et… Patatra ! On pouvait pas savoir !

Ils croyaient quoi ? On arrive pas là où ils étaient en tâtonnant les murs. Évidemment qu’ils savaient, en tout cas bien avant nous, mais bon, tant que ça tombe… Et tant pis s’ils en crèvent, nous on survivra.

C’était il y a huit ans, on arrête quand ?

On les voit tous les jours, les enfants des pays « pauvres » en chier en cousant nos survets ! On voit nos concitoyens du monde ramasser des oranges pour rien dans des conditions pourries et on y pense toujours un peu en déglutissant notre Tropicana. On les voit ces Népalais abandonner leur passeport pour travailler dans chantiers de merde au Quatar, à construire les stades de nos coupes du mondes orchestrées/marchandées par les cons cités plus haut, ceux qui amassent au paradis. Et on le sait quand on lève les bras devant un but du PSG Quatari, on est conscient de tout ça, on oublie pas.

Alors ? On arrête quand ?

On les a vus ces cons entasser des centaines de vaches dans un enclos de terre, leur faire bouffer tout sauf de l’herbe et, après avoir découvert une une bactérie E. colie dans leur chair, plutôt que de se dire « merde qu’est-ce qu’on fout ? » ont simplement commandité une drogue pour tuer le microbe ! Ensuite sous approbation gouvernementale ils l’ont remise en circulation cette bonne viande de vache malade. Et c’était 10 ans après la vache folle !

On voit les frackers, les  «fractureurs hydrauliques», foutre en l’air des régions entières, à grand coup de « on vous rachète votre terre », on voit l’eau jaune qui tue les enfants.

On voit en ce moment-même les Monsanto si décriés racheter nos ressources naturelles, privatiser la base même de notre alimentation, et poursuivre ceux qui défendent une agriculture saine.

Enfin merde Erin Brokovich c’était y a 15 ans ! (et le film, pas les faits !) On voit cette année-même des labos racheter un médicament et multiplier son prix par 50 !

Tous les soirs au 20h on voit ces vidéos clandestines (bientôt interdites) de pauvres smicards rendus bourreaux torturer des êtres vivants, conscients, dans des abattoirs et des laboratoires !

Mais comment peuvent-ils, ces dirigeants qui ordonnent et ces employés qui obtempèrent ? Ça doit être des monstres inhumains ? Pas du tout. Ce sont nos législations qui sont inhumaines. Nos législations de pays « libres » qui, au lieu de suivre le Coran ou la Thora, suivent la loi du marché.

On arrête quand ?

On le sait, on en est conscient, les détracteurs du réchauffement climatique ont perdu, les défenseurs des OGM ont perdu ! On voit donc le profit détruire un à un nos équilibres humains et naturels. Mais aussi le bien-être des colonisés d’abord, puis des mondialisés ensuite, que l’on écrase, que l’on monétise. Mais le notre aussi, notre bien-être, première victime de notre propre quête de profit. On constate que cette fuite éperdue vers le gain en arrive à remettre en cause notre survie-même en tant qu’espèce.

Ça y est on le voit, le mur là. Alors, on freine quand, on arrête quand ?

On arrête quand on cesse d’en vouloir toujours plus. Quand on se contente de ce qu’on a. Quand on regarde la maison d’en face, plus grosse, en se disant qu’on a pas besoin d’écraser quelqu’un pour avoir la même. On arrête quand le succès d’un projet ou d’un homme n’est plus lié à l’argent qu’il produit, mais au bien-être qu’il génère.

On arrête quand ce n’est plus « normal » voire « respectable » qu’un être humain qui a déjà amassé 200 000 000 € dépense encore de l’énergie et de l’ingéniosité pour en amasser plus. Quand on reconnaît que le gain, passé quatre maisons et un yacht, est vain, qu’il ne peut plus améliorer notre niveau de vie. Quand on ne croit plus l’odieux mensonge que cet argent est réinvesti dans de nouveaux projets qui créent de l’emploi ou du bien-être !

Quand on n’admire plus celui qui amasse une fortune qu’il ne souhaite même pas dépenser. On arrête quand on le méprise autant que ces chasseurs de girafes qui tuent pour une photo et un nouveau trophée.

On arrête quand on ne répond plus à sa déprime du week-end en achetant une paire de baskets. Quand on visionne toutes les répercussions de cette paire de chaussures :

  • hydrocarbure brulé pour acheminer les matériaux quand il n’est pas perdu dans l’océan ;
  • vendeur sous-payé que Macron fait bosser le dimanche (sur la base du volontariat !) ;
  • ouvrier licencié avec une fausse raison dégradante, humiliante, de celle qu’approuve même les Prud’hommes ;
  • Chinois qui sue dans l’ammoniaque pour accéder au niveau de confort matériel que l’occidental (qui tient l’usine) lui présente comme le seul bien-être possible ;
  • publicités rabaissantes qui en colportant des visions archaïques de l’homme dans son costard ou de la femme dans sa cuisine, enferment les humains dans des idéologies « acheteuses » qui vont à l’encontre de leur souhaits profonds (sortir du bureau, sortir de la cuisine) et les font déprimer le week-end.

On arrête quand on visualise tout cela, qu’on retient son bras, qu’on rentre chez soi, et qu’on passe une journée sans gonfler le profit de quelqu’un. En se disant que son profit peut attendre le jour où l’on aura vraiment besoin d’une nouvelle paire de godasse.

Le monde entier, en ce moment, pas que le tiers, non, pas que les pauvres, non, souffre pour rien, pour des humains aussi faibles que nous et qui règlent leur tourment intérieur, leur déprime du week-end, en accumulant, en amassant, non pas des paires de chaussures mais des millions d’euros.

On arrête quand on méprise le profit et qu’on valorise l’humain (soi-même en fait).

On va beaucoup parler d’Adrien Desport, mais pour moi ce sera la dernière fois.

Adrien Desport ce n’est qu’un Jérome Kerviel, qu’un Fabrice Tourre, ce n’est qu’un nom lancé aux chiens par l’organisation qui, en ne condamnant personne avant lui, a évidemment commandité ses actions et celles de tant d’autres dont on taira le nom, car il n’en faut qu’un.

Il n’en faut qu’un car si on en balance trop les bêtes partent en déroute, et risquent de revenir trop tôt vers la maison. Avec un seul nom, on est sûr qu’ils courront longtemps et loin.

Pour vraiment desservir la cause de l’organisation, ici le Front National, mais ça vaut évidemment pour toutes les autres qui ont pratiqué le sacrifice humain pion avant lui,  il faut oublier ce nom, le taire, et ne relayer, partager, prononcer que les deux lettres du seul vrai coupable de ce lèse-république, le FN.

Un ex-responsable FN écroué pour avoir incendié des voitures pour dénoncer l’insécurité

Bien content de savoir qu’une des dernières monarchies absolues et/ou théocraties va se doter de 25 avions de chasse Rafale, et que c’est notre chère République démocratique et laïque qui lui vend.

Et vive le PSG !

D’un autre côté avec « le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit » on s’attendait à quoi ? Une application objective du texte ?

Le Monde – Bigbrowser

Tous les français ici ont entendu de la bouche des québécois — et l’ont par la suite répèté d’un ton prosélyte —, ici au Québec, il fait froid mais c’est un froid sec !

Comment ce froid peut-il être sec alors qu’on observe en été des records d’humidex ?

Faudrait peut-être appuyer ça de quelques faits climatologiques, mais faut reconnaître qu’ici en hiver il ne pleut pas puisque il neige ! On est donc porté à croire que c’est ce qui assèche le froid.

Je voulais donc bien y croire jusqu’à ces dernières semaines ou j’ai surpris une conversation entre un Slovène et une Russe.

Cette dernière, sibérienne de surcroît, répondait au Slovène à qui le climat méditerranéen manquait terriblement et qui se demandait comment était le froid en Russie. Était-il différent de celui d’ici ?

Et là j’ai entendu la phrase, avec un accent différent :

— Ici c’est dur car chez nous il fait plus froid, mais c’est un froid sec !

Ben merde.

Si une Russe, (experte en froid par définition) me trouve un froid encore plus sec que celui du Quebec, alors l’hiver français c’est leur mousson ! Billet d’avion pas cher…

Non, l’explication est plus simple. C’est juste l’adjectif rassurant que l’on appose au froid. Le froid sec désignerait en fait tout simplement « son » froid à soi, celui dont on connaît les vices, celui qui ne nous surprend pas !

C’est ça un froid sec, le froid auquel on est habitué. Tout s’explique car il faut bien admettre que dès qu’on essayait de le mettre en opposition avec un hypothétique froid humide… Ça sonnait un peu ridicule.

Il fait -15º fin mars, heureusement que c’est un froid sec.

Et bien d'autres
Et bien d'autres